GESTION : ÉQUIPEMENT DE PROTECTION CONTRE LES CHUTES

Vous avez identifié des travaux qui comportent des risques de chutes au sein de votre entreprise. Vous désirez donc faire l’achat d’équipements spécialisés afin de protéger vos travailleurs. L’achat de ces équipements représente un investissement important pour les entreprises en termes de coûts, mais aussi en termes d’efficacité préventive. Cependant, le processus d’achat est souvent pris à la légère. Les gestionnaires sont confrontés à une multitude de produits et de fournisseurs sans avoir de plans de match précis, établis à l’avance. Par exemple, lorsqu’on parle d’équipement de protection contre les chutes, il existe plus d’une centaine de harnais sur le marché. Il est impératif de se préparer pour communiquer efficacement vos besoins au représentant : dans quel contexte seront utilisés vos équipements, par qui, à quelle fréquence, etc.?

Voici quelques éléments que nous vous recommandons d’intégrer à votre programme de gestion d’équipements afin de faire les choix les plus judicieux :

1 : Évaluez vos besoins
La première étape consiste à faire le recensement de tous les endroits à risques de chutes et de développer des plans de sauvetage. Le plan de sauvetage vous indiquera quel sera le matériel requis pour effectuer l’intervention de manière appropriée. C’est à ce moment qu’on détermine le type d’équipement requis. Prenez soin d’identifier dans quel contexte sera utilisé l’équipement, qui en fera l'utilisation et à quelle fréquence.

2 : Inspectez vos équipements
Maintenant que vous avez une liste des équipements requis pour votre entreprise, il vous faut évaluer et inspecter votre inventaire. Commencez par faire une liste des équipements que vous possédez, en prenant soin d’inscrire l’année de l’achat, le numéro de série, le modèle ainsi qu’une photo de l’équipement en question. Une fois votre liste complétée, vous devrez trouver le manuel d’utilisation de l’équipement (plusieurs sont désormais disponibles en ligne), afin d’en faire l’inspection. Certains équipements requièrent l’inspection du fabricant alors que d'autres pas. C’est un élément important à prendre en considération lors de l’achat. Selon la CNESST, la personne qui inspecte l’équipement doit avoir les qualifications et l’expérience nécessaire pour le faire. Une fois l’équipement inspecté, vous devrez mettre à jour votre registre.

3 : Identifiez les équipements manquants
Une fois que vous aurez identifié vos besoins ainsi que la conformité des équipements, vérifiez si vous avez tout le matériel nécessaire. Si c’est le cas, vous aurez simplement à répéter l’exercice d’identification des besoins et d’inspection de vos équipements l’année prochaine. S’il y a des manques à combler, il vous faudra dresser une liste des équipements manquants, avec les détails que nous avons identifiés plus tôt (contexte, utilisation, fréquence), pour envoyer une demande de soumission à un fournisseur d’équipements. Nous recommandons de demander des soumissions à au moins trois fournisseurs différents, afin de comparer les prix et les modèles proposés.

Liste d’éléments à considérer lors d’achat d’équipement :
- Prendre soin de bien identifier ses besoins au représentant
- Certains équipements ont des dates de péremption, d’autres pas
- Certains équipements nécessitent une inspection par le fabriquant, d’autres pas
- Avez-vous les qualifications nécessaires pour acheter/inspecter les équipements de manière optimale?

Besoin d’un coup de main? Targe est spécialisé dans les plans de sauvetage en hauteur ainsi que dans l’inspection et l’achat d’équipements.
Communiquez avec notre équipe d’experts pour plus de détails.

PUE ET PIU, EN AI-JE BESOIN ?

Après avoir abordé le Plan de sécurité incendie (PSI) et le plan de mesures d'urgence (PMU), attardons-nous au Plan d'intervention d'urgence (PIU) et au plan d'urgence environnemental (PUE). Contrairement au PSI et au PMU, le PIU et le PUE ne sont pas requis par toutes les entreprises. Toutefois, les entreprises qui utilisent des matières dangereuses sont fortement dépendantes de ces plans. Regardons ensemble la définition et le objectifs du PUE et du PIU.

Principaux secteurs intéressés  :

LE PLAN D’URGENCE ENVIRONNEMENTAL

Définition
Certaines entreprises sont tenues d’élaborer un plan d’urgence environnemental en vertu des articles 200 ou 199 de la partie 8 de la LCPQ. L’objectif principal est d’assurer des mesures de gestion de risque adéquate particulièrement dans le cadre de la production, de l’entreposage et l’utilisation de substances toxiques ou dangereuses. Le plan d’urgence environnemental doit couvrir quatre aspects principaux : la prévention, le degré de la préparation, l’intervention et la restauration de l’environnement.

Objectifs

Caractéristiques
Le Règlement sur les urgences environnementales requiert que tous les résultats des tests et exercices annuels relatifs au plan d’urgence environnementale soient conservés sur les lieux durant au moins cinq ans. Ces documents doivent être disponibles à des fins de vérification au même titre que le plan d’urgence environnementale.

Encadrement légal

Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE)

Le paragraphe 199 de la LCPE autorise le ministre de l’Environnement à exiger l’élaboration et l’exécution d’un plan d’urgence environnemental.

 

LE PLAN D’INTERVENTION D’URGENCE (PIU)

Définition :
Un PIU est un plan qui décrit les actions qui doivent être entreprises en cas d’accident impliquant des marchandises dangereuses. Les PIU sont obligatoires lorsqu’il y a transport impliquant des marchandises dangereuses à risque élevée. Dans cette situation, le PIU vient compléter les plans du transporteur ainsi que ceux des autorités locations et provinciale afin d’atténuer les conséquence en cas d’incendie. Les PIU sont également utilisés dans les entreprises utilisant des matières dangereuses telle l’industrie des mines et métaux.  

Objectifs :

Encadrement légal :

Est-ce que votre entreprise requiert un PIU ou un PUE? Pour une analyse de risque ou pour un coup de main avec la production de vos plans, communiquez avec notre équipe.

L'ABC de votre PMU

Le plan de mesures d’urgence (PMU), un outil précieux pour les gestionnaires et les responsables de la SSE! Voici un rappel pour vous aider à mieux cibler le contenu et l’utilité de ce document. Remplissez-vous vos obligations légales?

Définition
Le plan de mesures d’urgence (PMU) décrit les responsabilités assignées ainsi que les mesures et les procédures à entreprendre en cas d’urgence. En plus des procédures à suivre en cas d’incendie, le PMU va contenir les démarches pour d’autres types d’urgence tels : déversement de matières dangereuses, explosion, situation nécessitant des opérations de sauvetage, alerte à la bombe, etc. Essentiellement, le PMU doit être élaboré en fonction des risques naturels et technologiques de l’entreprise.

Objectifs
- Favoriser des interventions rapides et contrôlées;
- Déterminer des procédures à suivre selon vos risques spécifiques;
- Protéger vos employés, vos clients, la communauté ainsi que vos immobilisations;
- Tenir compte de l’atténuation des sinistres et proposer des scénarios de rétablissement;
- Faire preuve de diligence en contrôlant les risques que vous générez comme entreprise.

Caractéristiques
Une analyse de risque exhaustive doit être entreprise avant la réalisation de votre PMU. En effet, il est important que le PMU reflète votre situation et vos risques spécifiques. Tout comme le PSI, le PMU doit être révisé une fois l’an et doit être communiqué/pratiqué régulièrement par les employés.

Encadrement légal
La loi sur la sécurité civile, Chapitre 3
Toute personne dont les activités ou les biens sont générateurs de risque de sinistre majeur est tenue de déclarer ce risque à la municipalité locale où la source du risque se situe. Dans un territoire non organisé en municipalité ainsi que dans le cas où elle est tenue à des déclarations dans plusieurs localités, elle peut le déclarer à l’autorité régionale compétente sur ces territoires ou au ministre de la Sécurité publique.

La déclaration doit décrire l’activité ou le bien générateur de risque. Elle doit exposer la nature et l’emplacement de la source du risque, ainsi que les conséquences prévisibles d’un sinistre majeur, notamment le territoire qui pourrait en être affecté. Elle doit également faire état des mesures prises par le déclarant et des autres moyens dont il dispose pour réduire la probabilité ou les conséquences d’un sinistre majeur.

La conception du PMU s’appuie sur plusieurs documents de référence :
- CSA Z731 Planification des mesures et interventions d’urgence
- CSA 1600 Programme de gestion des urgences et de la continuité
- NFPA 1600 Standard on Disaster/Emergency Management and Business Continuity/Continuity of Operations Programs
- CSA Q850 Gestion des risques : Guide à l’intention des décideurs

Le ministère de la sécurité publique offre une littérature qui s’adresse plus spécifiquement aux municipalités désireuses de se prémunir d’un PMU :
- Concepts de base en sécurité civile 2009
- Approches et principe en sécurité civile 2009
- Gestion des risques en sécurité civile 2009
- Guide à l’intention des municipalités 2008

Vous avez des questions à propos de votre PMU?
Communiquez avec nous.

Déterminez vos risques incendie en 3 étapes

Selon le gouvernement du Canada, la vulnérabilité est la condition ou l’ensemble de conditions résultantes de facteurs ou de processus physiques, sociaux, économiques et environnementaux qui prédispose une collectivité à en subir les effets néfastes. Toutes les organisations sont susceptibles de faire face à un incendie dont les conséquences sont synonymes de dommage et de perte. Lorsque les activités de l’organisation sont compromises, les contrecoups peuvent signifier un recul sur les marchés car les clients doivent se réapprovisionner chez un compétiteur. Peu importe son secteur d’activité, l’entreprise est soumise à diverses sources de chaleur susceptibles de causer un incendie. Il est donc nécessaire de bien identifier les risques afin d’éviter des effets dévastateurs.


Étape 1 Identifiez vos sources de chaleur

Votre première action consiste à identifier les différentes sources de chaleur que vos procédés génèrent ou utilisent. Les sources de chaleurs sont d’origines diverses : chimique, électrique, mécanique, nucléaire, flammes nues, etc. Portez une attention particulière aux travaux à chaud ainsi qu’aux articles de fumeur car ils demeurent des causes importantes de début d’incendie.

 

Étape 2 Déterminez votre charge calorifique

Maintenant que vos sources de chaleur sont bien identifiées, qu’en est-il de leur charge combustible? Le calcul doit tenir compte de tous les matériaux impliqués; l’ameublement, les revêtements, la menuiserie, les cloisons provisoires et amovibles, etc.

LA CHARGE COMBUSTIBLE (FIRE LOAD) = POIDS MOYEN DE COMBUSTIBLE / UNITÉ DE SURFACE

 

Étape 3 Calculez votre fréquence et conséquence

L’indice de vulnérabilité se mesure à partir de la fréquence et la conséquence de chaque incident potentiel. Vous devrez donc déterminer, pour chaque source de chaleur, un degré de probabilité que le sinistre se produise et un degré de gravité advenant ce sinistre. L’historique de votre organisation permet d’inclure des données pertinentes à cette étape. L’indice de vulnérabilité guidera ensuite vos choix quant à vos mesures de prévention et d’atténuation. Il est important de retenir qu’une analyse de risque complète tiendra compte des activités environnantes à votre entreprise qui pourraient influencer votre vulnérabilité.

Après l’analyse de vos risque, il faudra faire une recherche législative, gérer vos risques, intégrer un programme de formation et organiser une mise à l’essai. Pour la suite des étapes, téléchargez notre Guide Sécurité incendie.

Pour des conseils experts, communiquez avec nous.

La gestion des risques et la Prévention

Dans la vie comme au travail, qu’on en soit conscient ou non, nous sommes appelés à faire de la gestion de risques.  Au moment de traverser une rue à pied, de circuler en voiture, d’effectuer une réparation à la maison ou de commencer une tâche, nous estimons le niveau de risque, parfois même sans nous en rendre compte, et nous ajustons notre comportement en conséquence.

Dans un article précédent (1), nous avons présenté la gestion des risques comme un processus générique à plusieurs étapes, inspiré de la norme CSA 31000 (2).  Ce processus s’applique à la gestion de toutes sortes de risques : risques financiers, risques d’affaires, risques d’atteintes à la réputation, risques environnementaux, et bien d’autres encore.  Cela inclut évidemment les risques d’atteintes à la santé et à la sécurité des personnes (SST) et les risques de dommages à la propriété, tels que dommages accidentels et incendies, par exemple.  Et de fait, les applications spécifiques à la SST du processus sont nombreuses et, en général, assez bien connues.  Le présent article vise donc à dresser le parallèle entre le processus de gestion des risques d’une part et la prévention des lésions professionnelles d’autre part.

 

Un parallèle évident

 Pour ce faire, le Tableau 1 reprend les étapes du processus; pour chaque étape il présente les principales activités de la démarche de prévention qui y correspondent.  De plus, il identifie les composantes du système de gestion de la santé et de la sécurité au travail (SGSST) tel que préconisé par la norme CSA Z1000 (3) qui sont équivalentes aux étapes du processus de gestion des risques et des activités de prévention afférentes.

Avant d’entrer dans le détail, toutefois, deux précisions s’imposent.  Premièrement, l’étape appelée Démarrage n’est pas reprise ici; il s’agit essentiellement d’une démarche de planification assez standard, et il est pris pour acquis dans la plupart des cas la démarche préventive a fait l’objet d’une certaine planification, au moins sommaire.  Deuxièmement, pour fins de simplification les étapes Estimation et Évaluation des risques ont été combinées dans le tableau.

 

Tableau 1

Parallèle entre le processus de gestion des risques et les activités de prévention des lésions professionnelles

 

Étape du processus de gestion des risques

(CSA 31000)

Activités de prévention

Composante du SGSST (CSA Z1000)

Identification préliminaire des dangers

Inspections des lieux

Observations préventives

Mesures de contaminants

Utilisation des données historiques (statistiques, rapports, etc.)

Planification

·      Revue

·      Exigences juridiques et autres

·      Identification et appréciation des phénomènes dangereux et des risques

·      Objectifs et cibles en matière de santé et de sécurité au travail

Identification détaillée des dangers

Analyses de tâches

Analyses de postes

Analyses ergonomiques

Études approfondies d’hygiène/cartographies

Estimation et évaluation du risque

Vérification de la conformité aux exigences légales et réglementaires

Estimation de la gravité potentielle et de la probabilité d’accidents

Calcul de l’indice de risque

Caractérisation de l’exposition aux contaminants

Comparaisons aux normes d’exposition

Détermination des priorités d’action

Contrôle du risque

Mesures d’élimination du danger

·         Gestion du changement

·         Entretien préventif

·         Modifications de poste, d’équipement, d’outils, etc.

·         Substitution de produit

·         Etc.

Mesures d’atténuation du risque :

·         Protection collective

·         Protection individuelle

·         Mesures administratives (pauses, rotation)

·         Etc.

Mesures d’urgence

·         Premiers soins/premiers secours

·         Lutte contre l’incendie

·         Interventions d’urgence

·         Etc.

Mise en œuvre

·         Mesures de prévention et de protection

·         Prévention des sinistres et planification des mesures et des interventions d’urgence

·         Achats et contrats

·         Gestion du changement

Communication

Plan de communication et de consultation

Programme d’information

Programme de formation

Mise en œuvre

 

·         Compétence et formation

·         Communication et sensibilisation

 

Action/Suivi

Enquête et analyse des événements accidentels

Audits et auto-évaluations

Nouvelles vérifications (inspections, observations, mesures de contaminants)

Surveillance biologique

Épidémiologie

Évaluation et action corrective

 

·         Surveillance et mesure

·         Enquête sur les incidents et analyses afférentes

·         Audits internes

·         Actions préventives et correctives

Fermeture de boucle et amélioration continue

Revue de direction et amélioration continue

 

1. Planification

En matière de SST, l’identification préliminaire des dangers comporte un ensemble d’actions et d’activités qui ont pour but de vérifier la présence de facteurs de risque connus, de tous types : agresseurs physiques, chimiques, mécaniques et ainsi de suite.  Sans surprise on y retrouve donc les activités d’inspection et d’observation, ainsi que la panoplie des mesures dans le domaine de l’hygiène.  On se rappellera que l’implication des travailleurs dans ces démarches contribue au renforcement d’une culture de SST.  La présence de ces facteurs est connue soit parce qu’elle a déjà été constatée, soit parce qu’elle nous est rapportée par des données documentaires ou historiques, comme les statistiques ou les rapports d’expertise qui soulignent que leur présence est courante dans ce type de poste ou d’environnement.

Pour diverses raisons, la présence de certains facteurs de risque peut ne pas être connue ou apparente.  C’est pourquoi la démarche de gestion des risques prévoit la possibilité, voire même la nécessité, de procéder à une identification plus détaillée des dangers.  Selon les domaines concernés, cette identification détaillée prendra la forme d’un audit comptable pour les finances, ou d’une caractérisation de type Phase II en environnement, par exemple.  En SST, l’identification détaillée prend la forme d’analyses plus poussées qui vont au delà de ce qui est déjà connu ou apparent au premier regard; on pense particulièrement aux analyses ergonomiques, aux analyses de tâches ou de postes ou aux analyses détaillées en matière d’hygiène.  Encore une fois ici l’implication des travailleurs dans ces analyses représente un atout majeur.

Quand on met ensemble les résultats de l’identification préliminaire et de l’identification détaillée, typiquement on se retrouve avec une liste assez substantielle de dangers.  La longueur de cette liste a souvent un effet de découragement; les gens sont portés à se dire qu’ils n’en viendront jamais à bout.  Il devient toutefois rapidement évident que les dangers dans cette liste ne sont pas tous égaux, qu’ils ne représentent pas tous le même niveau de menace.  C’est pourquoi l’estimation et l’évaluation du risque constituent une étape primordiale de la gestion des risques.

Cette étape sert plusieurs fins dans le processus.  Premièrement, elle sert à identifier les risques considérés comme intolérables ou inacceptables, pour utiliser la terminologie de la norme CSA 31000.  Soit dit en passant, lorsque des risques sont considérés comme suffisamment importants pour faire l’objet de clauses légales ou réglementaires, ils sont de facto considérés comme inacceptables.  Deuxièmement l’indice de risque tel que calculé permettra de prioriser l’ordre dans lequel les risques devront être traités.  À son tour, dans un troisième temps cet ordre de priorité servira à cerner les mesures de prévention et de protection à mettre en œuvre et à déterminer les objectifs et cibles du programme de prévention qui les englobera.

L’ensemble des démarches d’identification des dangers et d’estimation et d’évaluation des risques constitue la phase de planification au sein du SGSST préconisé par la norme CSA Z1000.

 

2. Mise en œuvre

L’étape suivante consiste évidemment à éliminer les dangers ou à contrôler les risques, soit en minimisant la probabilité ou l’exposition, soit en atténuant les conséquences potentielles.  Dans le domaine de la SST, cette phase correspond bien sûr à toute la panoplie des mesures préventives et correctives bien connues.  Il serait trop long de les passer en revue d’une façon exhaustive, mais on se rappellera que la norme CSA Z1000, cohérente en cela avec plusieurs autres normes reconnues, préconise l’ordre d’importance suivant dans le choix des mesures de prévention et de protection :

  1. « L’élimination du phénomène dangereux », qu’on appelle aussi l’élimination à la source;
  2. « L’emploi de matériaux, de processus ou d’un équipement de substitution », c’est à dire le remplacement des éléments dangereux par des équivalents moins dangereux;
  3. « Le recours à des contrôles techniques »; les modifications d’équipements ou de procédés, ainsi que la protection collective, entre autres, appartiennent à cette catégorie;
  4. « L’utilisation de systèmes de travail plus sécuritaires qui permettent accroître la sensibilisation aux éventuels phénomènes dangereux (p. ex. voyants, écriteaux, avertisseurs, etc.) »; ces dispositifs n’éliminent pas le danger, ils ne font qu’avertir de leur présence; on réalise que le degré d’efficacité va progressivement en diminuant;
  5. « La prestation de contrôles administratifs tels que la formation et les procédures »; c’est le domaine des méthodes appropriées de travail qui servent à composer avec la présence du danger, à éviter le contact entre la personne et l’élément dangereux;
  6. « L’utilisation des équipements de protection individuelle, y compris les mesures assurant son utilisation et son entretien adéquats »; les ÉPI n’éliminent pas le danger, ils ne préviennent pas le déclenchement d’un événement accidentel, au mieux ils réussissent à en atténuer les conséquences; il s’agit donc ici du plus faible niveau de prévention.

Deux autres considérations importantes méritent une attention particulière ici.  Premièrement, parmi les mesures de prévention les plus efficaces, parce qu’elles ont pour but d’empêcher l’apparition même du danger sur les lieux de travail, il faut penser à intégrer des standards et critères de SST dans trois grandes fonctions de l’organisation :

Deuxièmement, il va sans dire que toutes ces meures de prévention doivent s’accompagner d’une bonne dose de communications et de formation.  Est-il nécessaire de rappeler encore une fois la nécessité d’impliquer les travailleurs dans tout ce processus?  Consultation, formation, information et communications ne suffisent pas à elles seules à prévenir les lésions professionnelles, mais elles sont des compléments indispensables à la mise en œuvre de toutes les mesures de prévention et de protection.

 

3. Évaluation et action corrective

Les mesures de prévention et de protection envisagées ont-elles été mises en place?  Fonctionnent-elles correctement?  Les processus qui les accompagnent, comme la formation et l’entretien, sont-ils adéquats?  Les événements accidentels qui surviennent et les lésions professionnelles qui apparaissent, s’il y en a encore, nous révèlent-ils des lacunes dans notre identification des dangers ou dans nos mesures de prévention?

Voilà autant de questions auxquelles la phase de suivi doit répondre.  Tous les efforts consentis jusque là risquent de s’avérer vains si on n’en vérifie pas l’utilité et l’efficacité, et si on n’y apporte pas les correctifs nécessaires le cas échéant.

Par contre, si les résultats sont tels qu’espérés, pourquoi ne pas dire merci à ceux qui ont produit ces résultats?  Ça ne coûte rien mais ça motive beaucoup.

 

4. Amélioration continue

Les entreprises de classe mondiale, celles qu’on cite en exemple partout, n’ont pas atteint leur niveau de performance instantanément.  Elles se sont graduellement améliorées, elles ont progressivement perfectionné leurs façons de faire au fil du temps.  C’est pourquoi tous les modèles, absolument tous les modèles de SGSST reposent sur une approche d’amélioration continue.  Le raisonnement est simple : à une extrémité le statu quo en SST est inacceptable, et à l’autre les excellents résultats ne peuvent pas être instantanés.  Entre les deux, il reste quoi?  L’amélioration graduelle, continue.

Une fois les principaux risques traités, on continue à descendre la liste des priorités basées sur les niveaux de risque.  Ça peut prendre du temps, mais progressivement il ne reste plus sur la liste que des choses routinières, des situations qui présentent de faibles niveaux de risque, soit parce que la probabilité de survenue est presque nulle, soit parc que les conséquences potentielles sont très faibles si un évènement survient.

Une fois rendu à ce niveau de performance, il serait tentant de baisser la garde et de croire que nos problèmes de SST sont résolus pour toujours.  Erreur.  Le destin a une imagination diabolique pour trouver des façons de nous faire la vie dure et pour semer des embuches sur notre parcours.  Il faut rester vigilants et s’assurer que nos mesures préventives et les processus de notre SGSST restent en place et fonctionnels.

 

Conclusion

Les normes et référentiels internationaux et nationaux parlent de systèmes de gestion de la SST (SGSST) ou de systèmes de management de la SST (SMSST).  Il y a un petit quelque chose d’inexact dans ces appellations.  En effet, aucun de ces systèmes ne fait référence à la gestion médico-administrative des dossiers de lésions professionnelles, ni à la gestion financière de la SST.  C’est donc dire que ce ne sont pas tous les volets de la gestion de la SST qui sont couverts.  Il serait plus exact de parler de systèmes de gestion ou de management des risques à la santé et à la sécurité au travail.  Cela devient particulièrement évident quand on examine les parallèles illustrés dans le Tableau 1.

Albert Einstein définit la folie (en anglais « insanity ») comme le fait de faire la même chose encore et encore et de s’attendre à des résultats différents.  Si on voit les choses sous cet angle, la gestion des risques en SST est donc le contraire de la folie.

ARTICLE PARU DANS LA REVUE TRAVAIL ET SANTÉ (SEPTEMBRE 2018)

Bibliographie

  1. Ruel, M. et Pérusse, M. (2017) La gestion des risques : un processus.  Travail et Santé, 33(1), pp 26-29.
  2. Association Canadienne de Normalisation (2015) Norme CAN/CSA-ISO 31000-10 Management du risque – Principes et lignes directrices.
  3. Association Canadienne de Normalisation (2006) Norme CSA Z1000-06 Gestion de la santé et de la sécurité au travail.

 

Votre système de gestion des espace clos est-il adéquat?

Les responsables en santé et sécurité le savent ; les espaces clos représentent un risque important qui doit être contrôlé. Plusieurs lois et normes régissent les mesures de prévention qui doivent être mises en place pour assurer la sécurité des travailleurs ; plans de sauvetage, équipements, permis d’entrée en espace clos, etc. Quand nous nous déplaçons en entreprise pour effectuer un sauvetage avec nos équipes tactiques, on s'aperçoit malheureusement que plusieurs clients ont un programme de gestion des espace clos déficient. Un programme de gestion déficient est une enfreinte à la loi. De plus, cela occasionne des délais lors de vos travaux et  vos travailleurs s’exposent ainsi à des risques inutiles.

Voici quelques éléments qui devraient se retrouver dans TOUT programme de gestion des espace clos :

1 ) Le recensement de vos espace clos
Tous les espaces clos de votre entreprise devraient être identifiés selon l'appréciation des risques classés en 4 niveaux.
1 :Espace clos présentant des dangers associés aux entrées et sorties restreintes seulement
2 : Espace clos présentant des dangers, autre que atmosphériques, qui présentent un risque de blessures mineures
3 : Espace clos présentant des dangers, autre que atmosphériques, qui présentent un risque de blessures graves 
4: Espace clos présentant des dangers atmosphériques uniquement ou en combinaison avec d’autres dangers qui présentent un risque de blessures

Selon le niveau de danger identifié, vous devrez apporter les mesures de contrôle telles que décrites dans la norme CSA-Z1006. Le recensement des espaces clos prévoit également un document écrit qui devrait être disponible directement sur les lieux du travail et ce en tout temps. Le recensement des espace clos est une étape cruciale car elle détermine également la nécessité ou non d’émettre un permis d’entrée en espace clos.  


2) Permis d’entrée en espace clos
Un permis d’entrée doit être obtenu avant que toute personne ne pénètre dans un espace clos si les mesures de contrôle identifiées lors du recensement comprennent :

Attention : Au Canada, certains territoires exigent un permis d’entrée pour tout espace clos.
La direction de l’entreprise est responsable de faire émettre les permis d’entrée en espace clos par une personne d’expérience compétente.

3) Permis de procédés spéciaux
Si les travaux à effectuer dans les espaces clos modifient potentiellement l'environnement de ceux-ci, il est nécessaire de produire des permis de procédés spéciaux. Des travaux de soudure, de peinture ou de décapage sont quelques exemples de travaux nécessitant des permis de procédés spéciaux. Ce permis détaillera les démarches à suivre pour effectuer les travaux de manière à réduire les risques au maximum.

4) Procédures de sauvetage éprouvée
Selon l’article 309 de la LSST, chaque espace clos devrait avoir des procédures de sauvetage élaborées et éprouvées.  

Le plan de sauvetage devrait contenir :

Évidemment, un post-mortem doit être prévu à la fin de chaque sauvetage effectué en entreprise. De plus, toutes les procédures de sauvetage devraient être éprouvées. C’est-à- dire qu’elles devraient être testées au préalable par votre équipe (si celle-ci possède la formation nécessaire) ou par une équipe spécialisée.

Évidemment, votre programme de gestion des espaces clos devrait inclure ces 4 éléments de base sans toutefois s’y limiter. Plusieurs autres éléments sont à prendre en compte tels ; la formation de vos employés, votre plan d’amélioration continue, enquêtes et mesures correctives, etc. Avez-vous un programme de gestion des espaces clos conforme? Si vous avez besoin d’aide dans la rédaction ou dans l’implantation de vos procédures, notre équipe peut vous aider. Contactez-nous!




Tout ce que vous devez savoir pour préparer votre visite dans l’espace clos d’un client.

Vous offrez des services à l’intérieur d’espace clos à vos clients. Vos services de nettoyage, d’entretien, de réparation et d’inspection sont les meilleurs! Vos clients vous font confiance, vous avez effectué ces tâches des dizaines de fois sans problème jusqu’au jour où… un incident malheureux se produit.

Selon la loi c-21, c’est le propriétaire de l’espace clos (votre client) qui est responsable de la sécurité des gens qui y ont accès. Cependant, c’est de VOTRE sécurité dont il est question. Le graphique suivant illustre bien la situation.

Vos clients ont des usines à gérer, des employés et équipements multiples qui nécessitent toute leur attention. Si la surveillance des travailleurs en espace clos et la présence d’une équipe de sauvetage ne sont pas des pratiques adoptées par l’entreprise, c’est sans doute parce que vos clients ne sont pas conscients de tous les risques associés à leurs espaces clos. Il est de votre responsabilité de sensibiliser vos clients aux risques auxquels vous faites face. Sachez que vous pouvez refuser d’effectuer un travail si vous pensez qu’il comporte des risques trop importants pour vous ou d’autres personnes.

Risques possibles en espace clos :

 

Avant d’effectuer une expertise dans un espace clos chez un client, voici ce que vous devriez demander :

- Quels sont les risques spécifiques associés à cet espace clos?

- Quel est le plan d’intervention et de sauvetage?

- Est-ce qu’il y a une équipe de sauveteur sur place? – le cas échéant, exigez-en une!

Nous vous recommandons de poser ces questions avant la journée du mandat afin qu’il n’y ait pas de mauvaise surprise une fois sur place.

Le jour de l’intervention, vous devez vous assurer que :

 

Par le passé faute de connaissances, j'ai effectué des inspections dans différents espaces clos avec très peu de sécurité, pas de communication, pas de surveillance et encore moins d'équipe de sauvetage. Jusqu'au jour où un client a exigé que je complète une formation pour l'entrée dans les espaces clos. Cette formation m'a fait comprendre que je me suis exposé inutilement à plusieurs risques qui heureusement n'ont pas eu de conséquences. Prenez en main votre sécurité dès maintenant ! J’aime comparer l’équipe de surveillance en espace clos et le port de la ceinture de sécurité. Il y a 40 ans, le port de la ceinture de sécurité n’était pas obligatoire et une pratique peu courante. Aujourd’hui, 95% des gens portent la ceinture de sécurité.  N’attendez pas 40 ans avant d’adopter des mesures de préventions efficaces!

Si vous avez des questions à propos des espaces clos, l'équipe de Targe peut vous aider. Targe peut également réaliser l'analyse des espaces clos chez vos clients ou agir à titre de surveillant.

Exigez une équipe de sauvetage qualifiée, contactez nos experts